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Chapitre I - Ouiiiiiin ! Ouiiiiiiiiin ! (naissance)

Au démarrage d’un livre, il y a toujours un envie.

Celle d’écrire.

Si vous désirez gagner de l’argent en griffonnant des phrases, prenez un nègre déjà établi, ce sera plus simple.

Mon envie à moi, elle bourgeonne aux côtés de mon premier amour d’adolescent. (cf APONI).

Le seul, soit dit en passant. (Comprenez "le seul" dans l'adolescence...pas le seul amour ! Quand même ! )

Mais elle prend aussi racine au lycée.

De l’année précédente, en troisième, je ne me souviens que des dictées effroyables et de mon excellence en mathématiques.

Vous l’aurez compris, j’étais un matheux.

À cette époque, le cinéma et la musique étaient mes moteurs, hard-rock en tête, avec des petits clous partout.

Affublé d’un costume deux pièces, muni de patchworks d’Iron Maiden et de Saxon.

Les livres ne m’intéressaient guère.

Je n’ai d’ailleurs aucun souvenir d’un vertueux poème ou d’un beau livre avant mon entrée en seconde.

 

Le lycée : ce fut trois années de sport-études.

Dans la logique ? Vous rigolez !

Deux années de seconde, une année de première et me voilà précipité dans le monde du travail.

L’idée même d’être assujetti à un programme de clone ne me plaisait guère.

Les cours de math étaient agréables.

Les cours d’anglais, un enfer.

Les cours de français, un tremplin.

Étrangement, dans ces derniers, je commençais à m’affirmer en tant qu’individu.

Mes désaccords récurrents avec les profs ressemblaient à des joutes.

Toutefois, malgré mes excès d’élève impétueux, désobéissant, parfois même démoniaque, je me mis à découvrir la richesse de la littérature.

Montaigne. Rabelais et son Gargantua. Victor Hugo. Voltaire.

Dans les poètes, Verlaine, Alfred de Vigny.

Puis ma révélation : Eugène Ionesco.

Je lisais dans ses pièces la folie que je voulais vivre et décrire. L’absurdité.

Elles me révélaient qu’on peut être fou et bien portant. Dérangé et prodigieux.

Dans le même temps je découvrais Epicure, faisant semblant de comprendre que tout est « plaisir ». Et Süskind.

Alors, j’ai commencé Ma poésie. Tremblante, hésitante.

Des essais infructueux de pièces de théâtre, aussi folles qu’Eugène.

Et des paroles de chansons.

Les mots m’ont suivi jusqu’à mes 22 / 23 ans, où ils se sont enfuis avec l’idée du mariage.

Jusqu’à ce que, après bien des années, l’ordinaire s’épuise.

Que le couple s’étiole et qu’il se désagrège.

Quinze ans et trois filles plus tard.

 

Étaient-ils vraiment partis ? Ces mots. Je les sentais parfois au détour d’un roman, dans le creux d’un discours, au cœur d’un courrier.

Sans trop se montrer.

Puis, surgi du destin, le 25 octobre 2005.

La date est précise. Le moment également.

Ce soir-là j’étais dans une voiture, blotti contre un Ange, mes lèvres posées sur les siennes.

Dans ce baiser, l’inspiration.

Comme des papillons posés, reposés depuis des années, elle s’est mise à voler.

Dans celle-ci des milliers de vers. Dont ceux de Maupassant.

Il était temps de rallumer les étoiles.

Quelques semaines plus tard, s’ouvrait un blog.

Un an encore, presque, le 17 décembre 2006, naissait une autre chose.

 

Durant l’année passée, l’envie d’écrire avait été tellement forte, tellement novatrice qu’il me fallait un exutoire, un terrain fertile sur lequel je pourrais donner libre cours à ce déferlement.

« Les Instants » se sont imposés à moi.

Un jour de septembre,  je démarrai le premier chapitre d’une longue histoire.

La mienne et celle de cet Ange.

Celle de nos frasques et de nos tempêtes. De nos désirs et de nos effusions.

Mais juste le souffle journalier d’un instant de nos vies. Cent jours durant.

Puis je me reposais cent jours.

Et me remettais à l’œuvre cent jours.

Ainsi de suite. Quatre fois. Quatre tomes. Quatre cents instants isolés.

Inimitables.

 

Dès lors, j’ai su que je pouvais aller plus loin. L’écriture des Instants, même délicieuse, fut fastidieuse. Elle me permit de comprendre que j’avais acquis l’endurance nécessaire pour écrire un roman.

 

Ne restait que l’histoire.

 

Frédéric Staniland

 

À suivre….

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