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Poésie

&

Théâtre

Sur le site LeProScenium.com vous trouverez le premier acte de ma première pièce : PUZZLE. 

En Adieu

C’est une jeune chambre, posée sur un ciel bleu.
Sur un parquet de mousse, un toit de camaïeu.
C’est un abri des Dieux, orné de coloriages
Fixé à une étoile et à quatre nuages.

Nul ne peut y entrer, nul ne sait en partir
Car le secret du lieu est mort dans un soupir.
Seul un ange déchu, ouvre parfois la porte,
Et regarde maudit, l’entrée de l’âme morte.

Il s’agit d’un enfant, rieur et maladroit
Que l’angelot divin, accueille à cet endroit.
Le bourgeon d’un tombeau, que le monde a semé
Et que le paradis, loge avec bonté.

Il ne sait rien du tout, le nouveau chérubin,
De la peine pleurée, de l’immense chagrin.
Et des cérémonies, que la foule errante,
Par cet après-midi, est venue abondante.

Et toute la journée, badinant sur les flots
D’une brume duveteuse, d’un stratus gorgé d’eau.
Il tape fort les gouttes, qui tombent en cascade,
Sur le regard noyé, d’une mère malade.

Elle ne saura jamais, la femme cafardeuse,
Que son saint rejeton, au chant d’une berceuse,
Dormira tous les soirs, auprès de l’angelot,
Entonnant un couplet,  fin, séraphique et beau.

Ne levons pas la tête, pour voir les enfants sages
Nous ferions tomber l’eau, de centaines d’orages.
Car l’archange déçu, n’aime pas le mépris,
Que nous avons offert, à ces milliers de vies.

Seule la mère éplorée, aimante, anéantie
Désormais peut connaître, l’abri de son petit.
Car ce n’est que pour eux, les enfants malheureux,
Que la chambre soyeuse, est offerte en Adieu.


À l'aube

Voulez-vous que le soleil vous touche
A l'orée d'un matin au calme savoureux ?
Sentirez-vous le vent, et son souffle, et sa bouche
Embrasser vos dessins, et vos seins, et vos yeux ?
Laisserez-vous la brise siffler dans les grands arbres,
Le chant de ce lever, de ce premier amour ?
Aimerez-vous mon cœur envahi de palabres
Que sur cette herbe fraîche vous avez rendu sourd ?

Sans titre

C’est comme un sceau
Une empreinte
Une marque indélébile
Comme deux sangs mêlés
A jamais réunis.
Deux amants éperdus
Et perdus dans l’abîme
D’un amour si violent
Si subtil et sublime.
Appose ton fer
Que ma peau se déchire
Et que brûle ma chair
D’un délicat désir.
J’ai perdu de moi
Dans ton corps immobile
Que ma main en émoi
Caresse, douce et docile.
J’entends
J’entendrai.
Je sens.
Je toucherai.
Cet amour animé
Qui en toi s’écartèle.
Pour une fois
Je suis en toi
Comme un amant perdu
Eperdu dans l’abîme.
Et comme un sceau
Un tatouage
Qu’à jamais j’ai gravé
Dans ton sein chaud et sage.
J’ai sculpté tes entrailles
Des stigmates de mon âme.


Chère ange

Dis adieu à Dieu
Remercie les génies, les chérubins, les saints,
Dis-leur que je te retiens.
Dis-leur que ta vie sur terre a désormais un sens
Que tu quittes le jardin des délices.
Que ton bonheur est désormais ici, dans mon cœur.
Tu n’as plus besoin d’eux, des chants, des parfums
Plus besoin de la lune et du soleil.
Dis-leur que je tuerai le cerbère céleste
S’ils ne peuvent t’abandonner.
Bénis-les encore de t’avoir façonnée
Accorde-leur du temps pour enfin t’oublier
Et rejoins-moi ici, au cœur de mon paradis.

Nue

En regardant dehors, je vois trois marronniers
Deux tables, quatre chaises, quatre pots, un rosier.
La brise qu’un mobile martyrise
Deux souches de saule que le vent frôle.
Son souffle qui charme un chêne, une forêt de hêtres
Un parasol qui meurt par-delà la fenêtre.
Verrez-vous peut-être la pluie les caresser ?
Les voiles d’eau tomber puis les abandonner ?
Mais vous dormez…


A l’intérieur, je vois un corps couché.
Un miroir, deux valises, quatre oreillers froissés.
La brise qu’un cœur martyrise
Des cheveux blonds en abandon.
Votre souffle qui calme ma peine, une forêt, un être.
Et toujours ce rideau battant sur la fenêtre.
Verrez-vous ce matin mon amour se donner ?
Les larmes d’eau couler et mon cœur s’arrêter ?
Mais vous dormez…..

Victoria

Le ciel est désormais pâle
Vidé de son opale,
La nuit est désormais sale
Vidée de son étoile.

Aujourd’hui criez, pleurez car un enfant est mort
Et rien n’est plus triste au monde.

Oh vents !

Souffle zéphyr
Abats-toi sur moi
Nul ne serait pire
Que de mourir sans toi.

As-tu bien emporté
Le soupir du vieillard
Ce bon vieux macchabée
Vers la lumière du phare

Est-il bien arrivé
Emporté par la brise ?
Que je puisse m’arracher
Enfin de son emprise

Déferle blizzard
Donne-moi ta caresse
Abandonne au hasard
Un peu de ta faiblesse

Décroche ton plus bel air
Chuchote-moi un soupir
Que ma douleur sur terre
Se transforme en plaisir

Sirocco, alizé
Offrez donc à mon cœur
L’exaltation bercée
De vos tendres vigueurs

Et volez silencieux
Les larmes de mes yeux
Et de mon corps félon
L’ultime inspiration

Mon mot

Au creux de ton oreille
J’ai soufflé sans pareil
Un aveu calme et doux
Ondulant sur ton cou
Je t’aime.
La caresse de ce verbe
A effleuré cette herbe
Que ta peau a formée
Quand tu as frissonné
La caresse de ma main
Enlacée sur ton sein
A augmenté la fièvre
Emballée par mes lèvres.

J’ai croisé ton tilleul.
Il m’a soufflé que tu étais fatiguée, il m’a glissé un petit mot réconfortant pour toi

me disant que tu lui manquais, que personne ne lui parle.
Que tu avais finalement raison, que ses branches basses sont sans doute la cause

de sa solitude mais qu’il ne se décourage pas de trouver un jour une abeille qui viendra butiner sa fleur odorante et emmènera au loin un pollen léger dont la ruche saura tirer le meilleur : une tisane apaisante.


Il m’a dit, la prochaine fois que tu passes, il faut absolument venir le voir. Il ne t’a pas montré la dernière fois comment le vent fait vibrer ses feuilles, comment cette danse l’embellit, comment les vagues que dessinent ses branches au plus haut de la cime

se mêlent au zéphyr, comment la sève de sa chair se nourrit de ce balancement, combien de frissons gagnent son écorce quand le souffle s’accroît, combien il aimerait qu’à cet instant-là, dans cet ultime moment, au passage de cet alizé tu sois là sous ses branches, adossée à son tronc afin de ressentir dans ton échine

une rafale de son amour.
Le plus beau passage de la nature

Ton arbre

Envole-toi

Accroche-toi à moi. Suis-moi dans mes envols.
Ne lâche pas prise et le vent de mes ailes te portera au fin fond des paradis.
Une simple plume devrait suffire à te tirer hors des abîmes.
Alors, l'azur s'illuminera hors du monde
L'infini firmament nous enveloppera dans son bleu céleste
Et nous achèverons notre voyage dans le Walhalla
Liés à jamais par notre fanatisme.
Et nous tuerons les malheureux de ne pas s'aimer autant que nous.

L'âme sombre

La descente aux enfers est parfois si espiègle.
Les maudits vous observent et glissent à votre insu des images misérables.
Combattant les archanges de leurs furies noirâtres,
Ils tentent, terribles démons, de convertir votre âme en subtile déraison.
Ils assaillent votre esprit, hantent vos illusions,
Et harcèlent vos pensées d’échos indésirables.

Dans quels bras t’es-tu perdue encore ?
Une âme sombre, au coeur de mes entrailles, me glisse des idées noires que j’ai déjà perçues.
Amnésique, je voudrais devenir.
Pour que mon doux passé ne soit plus qu’un souvenir.
Que ces ébauches colorées ne soient que des blandices
Que ma raison nouvelle perle comme une fleur à l’orée d’un printemps.
Et que dans ma saison une seule beauté naisse loin de la tentation
Une virginité saine coulera ainsi dans mes veines. Et dans les tiennes ?
Il sera alors grand temps de mourir.

La dernière feuille

Partira-t-elle ?
En ces moments d’automne devrez-vous comme un arbre déshabiller mes branches ?
Je la vois cette dernière feuille
Tenter de résister aux vents.
S’accrocher à ma cime.
A cette pointe la plus haute.
Elle balance sa forme blonde, à l’extrême.
Il ne manque qu’une gifle pour la voir me quitter.
Cette dernière soif.
Cette dernière aspiration.
Cette finale inspiration.
Et quand ce filigrane de nature se décrochera de mon sommet
Je n’aurai qu’un espoir.
Mourir en paix.

Un cri

Un cri. Et il poussera un cri.
Et de cette naissance renaîtra un monde, le vôtre.
Votre souffrance deviendra une caresse et la mort une fantaisie.
Vous livrerez désormais bataille, non plus pour vous-même, mais pour lui.
L’herbe aura une autre odeur.
Le vent calmera vos ardeurs.
Et dans cette main minuscule, qui vous empoigne, vous sentirez une sève
Une énergie nouvelle, une force toute puissante, un cœur.
Percevrez-vous cette émanation subtile,
Cette légère mutation, radicale
Qui un jour d’année quelconque convertira vos croyances en candeurs.
Ce jour-là mes filles vous aimerez un enfant et vous deviendrez mères.

Parfois tu me hantes.
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Jamais.
Souvent tu m’obsèdes.
Et mon esprit est esclave. Séquestré.
Et j’aime ce cauchemar.
Ce spectre tourmenté que tu joues.
Dont tu abuses. Parfois.
Et ce rêve chaotique embrase mon cœur.
Il attise un brasier exubérant. Débordant.
Il dévore mon âme et grignote une vie si parfaite. Avec toi.
Parfois tu m’inondes.
Tu t’insinues.
Et je chavire dans une exaltation. Une ivresse.
Et tout mon corps, entier, se laisse bercer par ton regard. Tes verbes. Tes gestes.
M’envahissent.
Me libèrent.
Et nul au monde ne peut saisir cette nature.
Car moi seul suis fanatique de toi.
Amoureux. Comme un fou.

Mon fantôme

Introduction

Le 25 octobre 2005, j’ai posé un baiser sur les lèvres d’un ange. Un baiser dont je ne veux rien oublier.
Puis le rendez-vous s’est mué en rencontre. Et la rencontre en partage.

« Les instants » se sont alors imposés à moi.

Un an plus tard, je démarrais le premier chapitre d’une longue histoire. Et racontais pendant cent jours nos frasques et nos tempêtes.
Nos désirs et nos effusions.
Mais juste le souffle journalier d’un instant de nos vies.

Puis je me suis reposé cent jours. Et remis à l’œuvre cent jours. Ainsi de suite.

400 fois.

 

Ce que vous allez lire n'a pas de fin.

Il existe chaque jour des instants isolés.
Inimitables.

Dont je voudrais me souvenir si longtemps.
Toujours.

Ne vois-tu pas ?

Où es-tu donc ?

Pour ne rien voir.

Pour toi, je fais tourner la terre.

Je place des sauts d’étoiles,

Satines, sur le ciel austère,

Ne vois-tu rien d’anormal ?

Je plante, ici et là,

L’herbe sur ton passage.

Et des fleurs angoras

Des plumes, des coquillages.

Ne vois-tu rien ?

Bon sang, regarde bien !

Les arbres, les chants, les oiseaux,

Un peu en bas puis tout en haut,

Ne vois tu pas ?

Tous ces coups de pinceaux.

Le temps que cela prends,

À tordre le laid en beau,

À colorier le monde,

Tourner autour de toi,

Flirter chaque seconde.

Et tendre de la soie.

Avance, n’aies pas peur,

La terre est ronde, fais en le tour,

Au prochain tournant de senteur,

Tu reverras le jour.

Et oui je serai là,

Devant le paysage,

Comme un dessin d’enfant

Coloré, drôle et sage.

Des traits de crayons pâles

Sortiront de ma manche

Et un merle ovale,

S’envolera d’une branche.

Ne vois-tu rien,

De ce dessin ?

Qu’inexorablement devant toi

Je façonne et je peins.

Ne vois-tu rien ?

Bon sang, regarde bien.

Le mal que je me donne

À t’aimer corps et bien.

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